Histoire du TISSU BOGOLAN

Le bogolan est un tissu malien teint suivant une technique utilisée au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Tentures en bogolan, sur le marché d’Endé, en pays dogon (Mali).

Le mot bɔgɔlan, de la langue bambara (la langue la plus utilisée au Mali), vient des mots bɔgɔ la terre, et lan, suffixe bambara sans équivalent en français signifiant « issu de ». Il désigne à la fois le tissu et un style particulier de teinture. Commercialisé localement au Mali dans les années 1970, la production s’est intensifiée dans les années 1980, avec l’apparition de centres de production, comme à San ou à Ségou. Ce type de teinture a également largement été diffusé dans le monde, grâce aux créations du styliste Seydou Doumbia, dit Chris Seydou, dans les années 1980. Dans les années 2000, les tissus bogolan sont exportés dans le monde entier.

LE BOGOLAN, UN TISSU TRADITIONNEL D’AFRIQUE DE L’OUEST

Le bogolan est un tissu décoré qui existe depuis la nuit des temps en Afrique de l’Ouest. La plupart des ethnies présentes sur ce territoire fabriquent leur tissu bogolan, mais les modèles les plus connus sont bambaras.

Le bogolan est une technique de teinture à partir d’argile sur des bandes de coton cousues entre elles. L’étoffe ainsi créée servait de vêtement notamment destiné à un usage rituel comme pour un mariage, pour la chasse ou même pour un accouchement. Les motifs sont géométriques, mais peuvent aussi s’inspirer de la nature ou de la vie quotidienne.

L’assemblage des motifs est toujours plein de sens et permet de marquer son identité, en tant qu’ethnie, artisan ou villageois. D’ailleurs aujourd’hui, et à la différence du tissu wax, le bogolan s’affirme comme un tissu typiquement africain et permet à de nombreuses personnalités de marquer leur identité.

LE BOGOLAN, UNE TECHNIQUE ANCESTRALE

Le procédé de fabrication traditionnel du bogolan est unique et très élaboré. En effet, avec peu d’éléments, il est possible de créer toute une variété de motifs et de teintes différentes.

Le bogolan se pratique sur des bandes de coton, tissées à la main et cousues entre elles. Le coton est ensuite plongé dans une infusion de feuilles de n’galama qui contiennent un fort taux de tanin. Cela permettra de fixer la teinture. On peut ensuite dessiner les motifs en utilisant de l’argile de différentes teintes. Pour cela, les artisans utilisent un pinceau ou un calame. Afin obtenir des couleurs rouges ou vertes, il faudra utiliser une décoction d’écorce.

Pour obtenir du blanc, il faudra utiliser des décolorants comme du beurre de karité ou du chlore. En séchant, la terre va laisser une trace plus ou moins foncée sur le coton.

LE BOGOLAN, TISSU TENDANCE D’AUJOURD’HUI 

Depuis les années 70, le bogolan a commencé à être commercialisé. Très apprécié des touristes et des africains de l’ouest voulant affirmer leur identité, le bogolan a connu une hausse de production. Aujourd’hui, il est possible de produire du bogolan de manière industrielle. Les motifs parent maintenant tous les types de tissus.

Motif Bogolan

Grâce à de nombreux créateurs, le bogolan s’exporte aujourd’hui à travers le monde, intégrant notre quotidien sous forme d’objets déco ou de vêtement. On peut notamment citer le styliste malien Chris Seydou qui a largement contribué au succès du bogolan tout comme MariahBocoum ou Gilles Touré. Les pièces sont modernes et s’adaptent à la mode occidentale.

D’ailleurs, le bogolan est aussi présent dans les collections des stylistes occidentaux comme Oscar de la Renta ou Marina Rinaldi. Le bogolan est aussi présent dans l’univers de la décoration intérieure.

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